Compte tenu de l’ampleur de la tâche à réaliser, il semblerait plus simple de rejoindre une organisation politique existante compatible avec nos intentions.
Nous choisissons néanmoins de créer une organisation politique autonome, agissant directement dans le champ politique, pour les raisons suivantes.
Les organisations politiques existantes, dans le spectre progressiste correspondant à nos aspirations, ne répondent pas au besoin :
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pour des raisons de doctrine :
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la gauche radicale perçoit le besoin d’une intervention publique, et n’hésite pas à remettre en cause, le cas échéant radicalement, l’ordre social et économique existant. Ceci est en phase avec notre approche. En revanche, elle se définit avant tout comme critique, anti-capitaliste et, de façon croissante, comme hostile à la mondialisation. Cette posture définie négativement les rend peu aptes à formuler des alternatives et à exercer des responsabilités de gouvernement. L’hostilité à la mondialisation, combinée à l’illusion d’une possibilité d’action à l’échelle nationale, aboutit souvent à une dérive vers le socialisme national se distinguant de plus en plus difficilement de sa version de droite ;
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la social-démocratie a une tradition universaliste et d’exercice des responsabilités, visant à la justice sociale par la réforme graduelle. Son handicap est de s’être fondée sur la promesse de la prospérité matérielle pour tou(te)s, à partir du partage des fruits de la croissance et des gains de productivité, sans vouloir remettre en cause ni les acquis ni les fondamentaux de la société. Son modèle est en crise sévère depuis que la croissance matérielle a durablement disparu. La contrainte environnementale est à ses yeux secondaire : elle cède devant les menaces à court terme sur l’emploi ;
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l’écologie politique prend au sérieux la contrainte environnementale, et est à la pointe de la revendication d’actions radicales de réduction de notre impact sur la bio- et géosphère. En revanche, elle souffre d’une hostilité envers l’industrie et tout système de grande taille. Sa préférence pour le petit et le local la rend aveugle au problème majeur que posent la coordination de ces actions décentralisées et les comportements de passager clandestin. De surcroît, elle a l’illusion qu’une communauté élitiste d’ascètes vertueux évoluant séparément du reste de la société a une capacité d’entraînement, et ne perçoit pas la question sociale au-delà de la question des discriminations fondées sur la génétique (genre, couleur de peau, orientation sexuelle) ;
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les libéraux-démocrates se revendiquent progressistes. Leur soutien enthousiaste à la croissance économique par l’exploitation permanente de nouvelles opportunités, avec une attention toute cosmétique aux conséquences environnementales et sociales de ce modèle, les rend peu aptes à engager les réformes profondes que nous poursuivons.
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pour des raisons d’organisation et de démocratie interne :
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toutes les familles politiques traditionnelles fonctionnent à l’échelle européenne sous forme de fédérations de partis politiques nationaux, dans lesquelles la source de légitimité et de financement est nationale. L’échelon européen est subordonné à l’accord entre les partis nationaux, et reproduit les mêmes caractéristiques d’impuissance et d’opacité que les organes inter-gouvernementaux de l’Union Européenne (Conseil de l’UE et Conseil Européen). Cette fragmentation en entités politiques nationales autonomes se retrouve même dans les formations politiques récentes qui s’étaient construites sur la promesse d’un fonctionnement pan-européen ;
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leur organisation interne oscille entre deux modalités de déni de démocratie interne : (1) des règles faites pour faire taire la contestation ou pour la rendre inopérante, ou (2) une absence de règles menant à la prise de pouvoir par une petite clique fortement coordonnée entre elle. Cela rend extrêmement difficile, et de facto impossible, toute transformation de ces organisations de l’intérieur.
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Ces caractéristiques sont bien sûr stylisées et peuvent être démenties par des positions exprimées par certaines personnalités. Pour autant, elles nous semblent représenter les fondamentaux auxquels ces formations politiques se ramènent en temps de crise, et qui définissent leurs choix entre priorités lorsque celles-ci entrent en conflit. Nous constatons qu’aucune des formations politiques existantes ne réunit à la fois notre ambitions de réformes radicales en matière de justice sociale, de durabilité environnementale et de démocratie pan-européenne, ni non plus la rigueur de nos exigences et de nos ressources en matière de démocratie interne à cette même échelle pan-européenne.
Nous avons essayé, de bonne foi et avec beaucoup d’énergie, d’apporter notre contribution doctrinale et organisationnelle à des organisations politiques existantes ou émergentes. En vain. Les fondamentaux idéologiques et les principes d’organisation (ou d’absence d’organisation) sont pratiquement irréversibles. C’est pourquoi nous créons la Coopérative CosmoPolitique comme organisation politique autonome.